A faire un copier coller tellement j'en ai encore les larmes aux yeux et la chair de poule.J'aurais bien aimé partager ce moment fort avec ceux qui ont vecu ca!!!
Artcicle paru dans le Midi Libre du 11 Septembre 2007
" Moto : le bonheur simple de Poud'Gaz
Le bonheur simple de le voir, de l'entendre...
Dimanche, Nicolas Poudevigne est revenu en Lozère pour la première fois depuis ce terrible jour de mars 2006. Depuis qu'un bête accident de course, sur une manche du championnat de France de supermotard, a cassé sa vie.
Ce jeune surdoué de la moto avait frôlé la mort. Il se bat depuis pour réapprendre des gestes simples. Bouger. Parler. Se lever. Marcher un jour. Le chemin sera encore long. Très long. Il est arrivé dimanche à Marvejols, sur l'enduro organisé par son copain Christophe Mourgues, dans un fauteuil roulant, poussé par son père Rolland.
Mais Poud'Gaz a montré qu'il méritait toujours ce surnom que ses pairs lui avaient attribué à l'époque où il jouait les terreurs des circuits. Il met les gaz tous les jours dans son long travail de rééducation. La preuve, il se lève pour embrasser, un à un, ses amis qui viennent le voir, les larmes aux yeux. « Je suis toujours un peu handicapé sur tout le côté gauche du corps, expliquait-il lentement, mais très appliqué. Mais je progresse chaque jour un peu. Ça se passe bien, même si c'est parfois long. Je n'arrive par exemple toujours pas à marcher. Ça va venir... »
C'est donc un jeune homme confiant et heureux que le petit monde de la moto lozérienne a revu. Heureux surtout d'être là, parmi ses copains, dans l'ambiance de l'enduro. « Ça fait du bien à la tête et au cœur, poursuivait-il. Ce moment-là, je l'attendais depuis si longtemps. Et puis, Laurent (Charbonnel) roule pour moi sur la course. »
Cerise sur le gâteau, son pote Christophe l'a pris sur sa moto pour faire un tour de circuit et ouvrir la piste aux concurrents du jour. Sous le casque, Nicolas était aux anges, riant aux éclats, levant le pouce à tous les appareils photos qui immortalisaient l'instant. « Le voir ici, en Lozère, parmi nous, c'est un grand bonheur, ça réchauffe les cœurs, confiait ensuite Christophe Mourgues, dont la moto porte l'ancien numéro de Nicolas, le 186. Pendant tout ce temps,on prenait des nouvelles à distance, on allait le voir dès que possible. Maintenant, on s'appelle, on s'envoie des textos. Je suis fier de lui, de mon poulet, comme je l'appelle. »
Laurent Charbonnel ne cachait pas non plus son émotion. C'est lui qui a appris au petit Nicolas à rouler lorsqu'il avait 3 ou 4 ans. Cet accident l'avait bouleversé profondément. Alors le voir, là, sur une moto... « Et hier, nous avons fait du canoë et du quad, glissait Charbo, avant d'aller chercher la 3e place de la course pour Nicolas. J'avais peur mais il a retrouvé toutes les sensations au guidon. Ça fait drôle de le voir comme ça. Le chemin sera long. Mais il se bat. Tous les jours et très fort. »
Sa sœur Nathalie, qui a déménagé sur Lyon l'an passé pour vivre avec Nicolas lorsqu'il a pu sortir de l'hôpital, confirme. « Trois à quatre fois par semaine, il va en centre de rééducation. Et tous les jours, au quotidien, il essaye de progresser, avec des gestes simples, pour arriver un jour à l'autonomie. Par exemple en jouant à la console vidéo. » Elle qui suivait de loin la carrière de supermotard de son petit frère, a été surprise de la mobilisation qui a pris corps, sitôt l'annonce de l'accident. « Je l'ai découvert autrement. On m'a dit que c'était un champion mais qu'il ne se prenait jamais la tête. C'est peut-être pour ça qu'on a reçu tant de messages, que le site internet où nous diffusons son bulletin de santé est chaque fois très visité. »
L'association qu'elle a créée avec Christophe Mourgues et d'autres amis, Forza Poud'Gaz, a récolté plus de 20 000 € en quinze mois. Une solidarité qui a permis d'améliorer le quotidien de Nicolas lorsqu'il était hospitalisé. « On ne remerciera jamais assez tous ces gens qui nous ont soutenus dans l'épreuve. »
Les rires de Poud'Gaz, dimanche, étaient certainement les meilleurs remerciements qu'il pouvait adresser à tous ses amis. Ne serait-ce le fauteuil roulant, c'était un jeune homme comme les autres, ce jour-là, comme lorsqu'il se moquait gentiment de son père Rolland parce qu'il avait un peu trop fêté le retour au pays. « Il l'a aimé, le champagne », s'amusait-il.
La prochaine victoire, ce sera peut-être la possibilité, un jour, de remonter seul sur une moto. « Ça me manque trop, j'ai vraiment envie de pouvoir rouler », glissait Nicolas, un peu plus grave. En attendant, il est reparti hier vers Lyon et son quotidien fait de travail et de souffrances. En espérant revenir fêter ses 21 ans au pays, en novembre prochain."
Ludovic TRABUCHET
Un grand exemple de courage et un bel exemple a suivre.
Courage Poud'gaz on est toujours là pour toi...
